DOSSIER OGM
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OGM en Europe(Par Gérard Trauchessec)
question à réfléchir:
Les OGM,solution à la faim dans le monde ?
Malgré l'augmentation de la production alimentaire de ces 30 dernières années et les engagements pris par la communauté internationale lors du premier sommet mondial de l'alimentation en 1996, 800 millions de personnes continuent de souffrir de la faim dans le monde.
Les OGM ont-ils vraiment la faculté de régler ces problèmes?
Ce que les paysans des pays en développement n'auront pas à payer pour les engrais et les pesticides,ils risquent bien de le dépenser pour se procurer les semences dont ils seront dépendants. Aujourd'hui,4 firmes contrôlent la totalité du marché des OGM et 60% du marché des semences.
Accéder dans la dignité à une nourriture qualitativement et quantitativement suffisante implique d'avoir un pouvoir d'achat approprié ou de produire sa propre nourriture.
Gérard Trauchessec
Les Organismes Génétiquement Modifiés inquiètent. Mais faut-il absolument tourner le dos à cette évolution scientifique. Un OGM, c'est une plante (comestible ou industrielle) qui a vu ses qualités génétiques transformées par une manipulation dans son patrimoine cellulaire. Les méthodes actuelles effraient, car elles mettent en uvre des interventions au sein même des chromosomes. La nouvelle plante qui en découle présente des qualités nouvelles ou renforcées (résistance aux maladies, aux insectes, aux agressions chimiques et climatiques ).
La modification des génomes végétaux est une pratique qui remonte à l'aube de l'humanité. Et ceci concerne des plantes obtenues par hybridation entre variétés où entre espèces. Les céréales et les légumes que nous consommons aujourd'hui n'ont rien à voir avec leurs ancêtres dont certains, comme la tomate, étaient toxiques. L'Académie de médecine reconnaît cet état de fait.
Plus de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de malnutrition et 130 millions sont carencés en vitamine A. Les OGM peuvent constituer, pour eux, un immense espoir.
Ces plantes laboratoires présentent un potentiel pharmaceutique. La médecine utilise des protéines thérapeutiques (insuline, facteurs de croissance, hormones).On connaît les dégâts faits par les hormones de croissance issues d'organes animaux ou humains source de nombreuses contaminations. Les produits fabriqués par des bactéries, des levures ou des cellules animales et prochainement végétales remplaceront toutes les sources contaminantes. Plus de 80 médicaments produits par des micro-organismes sont déjà dans le commerce et une cinquantaine sont en préparation et ceci avec l'accord de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
Qui oserait dire aux familles d'enfants atteints de myopathie qu'il faut aujourd'hui arrêter la recherche génétique. Nous devons avoir un langage cohérent et adulte. Rien ne servirait de courir pour le Téléthon et de refuser la thérapigénie. Il est des choix parfois difficiles à faire. C'est le rôle des politiques et surtout des opinions.
Quel est ou quel serait le revers de la médaille ? Et si ce revers était une bombe à retardement ? Et que savons nous à ce sujet ? Des hypothèses et quelques observations sont avancées. Par exemple qu'adviendrait-il d'un pied de colza transgénique qui se croiserait avec une ravenelle ? Et si cette ravenelle (plante agronomiquement classée nuisible) devenait elle aussi résistante aux herbicides et envahissait toutes les surfaces agricoles.
Et qu'adviendrait un maïs résistant aux larves de pyrale, si ce papillon devenait lui aussi résistant ? Beaucoup de questions agronomiques se posent et il faudra trouver des réponses.
Sécurité et traçabilité :
Il faudra aussi trouver des réponses sur la qualité de l'alimentation humaine ou animale.
Les OGM sont ils dangereux pour la consommation ? Ou au contraire, sont ils bénéfiques pour notre santé ?
Les études menées scientifiquement, avec impartialité, suivies d'une période probatoire, pourront ouvrir une nouvelle voie de progrès. Par mesure de précaution et par lobbying de nombreux distributeurs font la chasse aux OGM sur leurs rayons de vente. Un produit contenant un taux de 0,9% d'OGM doit être étiqueté. Et ceci s'applique à l'échelle de la CEE.
A ce sujet, l'Europe a la réglementation la plus stricte du monde reconnaît Greenpeace.
Dans le monde :
Les Etats-Unis consacrent 99 % (35,7 millions d'hectares) de leur territoire cultivé aux OGM, l'Argentine 22 % (11,8 millions d'hectares), le Canada 6 % (3,2 millions d'hectares) et la Chine 3 % (1,5 millions d'hectares). La Chine qui est rentrée dans l'Organisation Mondiale du Commerce exporte 10 millions de tonnes de maïs par an. Amis consommateurs, regardez dans votre assiette.
Mail d'Alain IloriaJe viens de lire ton article, très intéressant, mais on reste un peu sur la faim tellement le sujet est vaste et la conclusion difficile. Au delà de l'aspect scientifique, et c'est là que l'opinion et les thèses de J. Bové trouvent échos, c'est la dépossession me semble-t-il de l'autonomie paysanne et biodiversité des espèces qui sont en jeu au profit de quelques grandes firmes des semences, donc l'asservissement d'une partie du monde à l'extraordinaire capacité de l'Amérique à organiser la mondialisation à son avantage.
Même en Amérique les ogm trouvent leur limite et les associations d'agriculture biologique sont un peu sur les dents par rapport aux compagnies qui ont des brevet sur quelque chose d'incontrôlable (risque de procès). Et puis comme séparer en toute certitude les filières OGM de production et de commercialisation.
Pour information, revue de presse du Paysan du Midi résumant un article paru dans les Échos du 13/01/2003 qui titre :
Coup dur pour Monsanto : "Monsanto demande l'homologation du premier blé OGM". En surtitre on peut lire que "leader des semences de soja OGM, Monsanto a déposé aux États unis et aux Canada une demande d'autorisation pour le premier blé génétiquement modifié. Mais l'accueil de la filière céréalière américaine est plutôt glacial." Dans le papier, cette précision " L'association des céréaliers exportateurs estime qu'il pourrait mettre en danger leurs ventes auprès des acheteurs étrangers, notamment européens et japonais"
La "lutte" commence à payer ....
A+
LA LETTRE d'ATTAC30 - 27 janvier 2003 - [spécial OGM]N'oubliez pas de faire suivre les informations à ceux qui ne sont pas *connectés*.
LE MONDE | 18.01.03 | 18h16
Le professeur Beaulieu réplique à Attac
L'organisation met en cause l'indépendance de l'Académie des sciences.
Après les OGM (organismes génétiquement modifiés), Attac porte le fer contre "les AGM, académiciens gravement manipulés". Mardi 14 janvier, Jacques Nikonoff, le président de l'association antimondialisation, a annoncé qu'il allait demander la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire, afin d'élucider les liens pouvant exister entre "le complexe génético-industriel" et les auteurs des rapports favorables aux OGM, rendus publics en décembre par l'Académie des sciences et celles de médecine et de pharmacie.
"Il nous a été impossible d'obtenir le rapport des Académies de médecine et de pharmacie. Quant au rapport de l'Académie des sciences, il était déjà écrit avant d'être commandé !", affirme M. Nikonoff. Et de citer nommément neuf personnalités selon lui "déjà totalement acquises aux OGM", soit par les fonctions qu'elles occupent ou ont occupées, soit par leurs travaux de recherche, en partie financés par cette industrie.
Le seul industriel apparaissant comme tel au sein du groupe de travail de l'Académie des sciences est Jean-Noël Plagès, directeur de recherche du semencier français Limagrain. Le responsable du groupe de travail, Roland Douce, a été, lui, responsable de l'Unité mixte CNRS/Rhône-Poulenc Agrochimie à la fin des années 1980. "Je suis fatigué de ces attaques, a déclaré au Monde M. Douce. C'est vrai que j'ai dirigé un laboratoire mixte, privé/public, mais je ne suis pas, de près ou de loin, associé aux industriels qui fabriquent des OGM. Attac n'aurait pas fait tant de bruit si le rapport allait dans son sens". Les travaux ont fait l'objet d'une contre-expertise par un "groupe de lecture critique", souligne-t-on à l'Académie, mais celui-ci est composé exclusivement d'universitaires, de scientifiques et de représentants de l'industrie (Limagrain, Transgene, syndicat de la nutrition animale...). Déjà, en 1994, rappelle Attac, le rapport de l'Académie des sciences qui avait conclu à l'innocuité de la dioxine pour la santé, avait été rédigé par quinze personnes, dont sept issues de l'industrie. Les deux rapporteurs étaient respectivement salariés de Rhône-Poulenc et de Lafarge-Coppée, deux gros producteurs de dioxine. Et, en 1996, un rapport de l'Académie de médecine avait minimisé les risques de l'amiante.
"On nous accuse, quand nous restons dans notre tour d'ivoire, de garder l'information pour nous. Nous, nous avons décidé de la donner sur tous les domaines", réplique le tout nouveau président de l'Académie des sciences, le professeur Etienne-Emile Beaulieu. "Au-delà des polémiques, dans lesquelles je n'entrerai pas, sauf pour confirmer la véracité des indications du rapport et l'intégrité morale et matérielle des membres du groupe, il s'agit là d'un travail remarquable, qui a duré deux ans. Nous nous en remettons à nos ministres de tutelle pour défendre l'honneur des scientifiques, attaqués dans leur mission de délivrer à la société des informations indépendantes et instruites."
Véronique Lorelle
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 19.01.03
Les OGM en prison, pas les militants !
Un collectif de citoyens se mobilise et demande aux pouvoirs publics de prendre ses responsabilités.
Saint-Quentin-sur-Coole (Marne), le 16 janvier 2003. Ce matin à 10 heures 30, un collectif regroupant des artistes, des scientifiques, des élus et d'autres citoyens engagés dans la vie publique a décidé d'agir pour dénoncer les disséminations d'OGM dans l'environnement et les condamnations prononcées récemment par la justice contre des militants anti-OGM. Les personnalités présentes ont investi une parcelle d'essai en plein champ de colza d'hiver transgénique en déployant une banderole " OGM = Danger. Tous concernés ". Elles ont chacune remplacé un plant de colza transgénique par un plant de colza conventionnel et ont bâché une partie de la parcelle.
Comme près des trois quarts des Européens , les personnalités signataires ne veulent d'organismes génétiquement modifiés (OGM) ni dans les champs, ni dans les assiettes. Les cultures comme les essais en plein champ de plantes transgéniques ne constituent pas seulement un risque pour notre environnement, pour notre santé, mais également un risque pour la pérennité d'une agriculture conventionnelle, labellisée et biologique. Elles sont de fait une violation inacceptable d'un courant d'opinion très majoritairement opposé aux OGM.
La protestation menée aujourd'hui prend la forme d'une action symbolique sur un champ où sont cultivés, à des fins expérimentales, des plantes transgéniques. Outre que la grande majorité de ces essais est menée à des fins industrielles, il n'est nul besoin de se livrer à des disséminations d'OGM pour étudier l'ampleur de ces " flux de gènes ", dont la réalité est aujourd'hui établie. Au lieu du fait accompli transgénique, imposé de manière inacceptable par les firmes de biotechnologie, c'est un véritable débat démocratique sur notre alimentation, notre modèle agricole et une véritable évaluation scientifique, ex-ante, des innovations végétales, qui sont nécessaires. Et c'est aux pouvoirs publics d'en assurer la tenue.
Comme José Bové et d'autres militants condamnés (notamment les 10 inculpés qui seront jugés en appel le 31 janvier à Grenoble), les personnalités regroupées au sein de ce collectif agissent aujourd'hui pour stopper la pollution de l'environnement et de l'alimentation par les OGM. Par leur geste, elles soulignent la légitimité des transgressions citoyennes, prouvent leur solidarité à l'égard des militants condamnés et protestent contre cette criminalisation injustifiée. Elles prennent leurs responsabilités. Aux pouvoir publics de prendre maintenant les leurs. Interpellés par ce collectif ad hoc, Attac, la Confédération paysanne, Droits devant ! et Greenpeace apportent leurs soutiens logistiques à cette initiative.
Signataires :
Christophe Alévêque (humoriste), Anémone (comédienne), Pierre Arditi (comédien), Danielle Auroi (députée européenne), Francine Bavay (vice-présidente de la région Ile de France), Guy Bedos (humoriste), Alain Biaux (Maire de Fagnières), Martine Billard (députée), Juliette Binoche (comédienne), Marie-Christine Blandin (sénatrice), André Cicollela (scientifique, Président de la Fondation Sciences citoyennes), Yves Cochet (député, ancien ministre), Yolaine de La Bigne (journaliste), Benoit Delepine (comédien), Guillaume Depardieu (comédien), Harlem Désir (député européen), Dieudonné (humoriste), Julien Dray (député), José Fort (journaliste), Hélène Flautre (députée européenne), Jacques Gaillot (Evêque de Partenia),
Robert Guédiguian (cinéaste), Albert Jacquard (scientifique), Marc Jolivet (humoriste), Jérôme Lambert (député),
Bernard Langlois (journaliste), Jean-Claude Lefort (député), Corinne Lepage (avocate, ancienne ministre), François Liberti (député), Christophe Malavoy (comédien), Noël Mamère (député), Yves Manguy (maire de Londigny), Christian Paul (député, ancien ministre), Jean-Marie Pelt (Président de l'Institut Européen de l'écologie), Vincent Perez (comédien), Geneviève Perrin-Gaillard (députée), Dominique Plancke (conseiller régional Nord/Pas-de-Calais), Marco Prince (chanteur), Eric Quiquet (maire adjoint de Lille), Jack Ralite (sénateur/maire d'Aubervilliers, ancien ministre), Jean-Henri Roger (cinéaste), Renaud (chanteur), Coline Serreau (cinéaste), Jean-Paul Simonnot (maire de Montepreux), Jacques Testart (scientifique, président de la Commission française du développement durable), Tryo (musiciens), Philippe Torreton (comédien), Jean Veber (cinéaste), Dominique Voynet (conseillère municipale de Dôle, ancienne ministre), Lambert Wilson (comédien).
LE MONDE | 23.01.03 | 14h57
Les mille maires qui veulent interdire les OGM
En Normandie, des élus de communes rurales ont signé des arrêtés visant à empêcher la culture des plantes génétiquement modifiées.
Saint-aignan-de-cramesnil (calvados) de notre envoyée spéciale
Robert Delente, maire d'une commune rurale de la plaine de Caen, considère que son devoir est de "protéger le village contre un danger à -son- avis réel". Il a donc interdit, par arrêté municipal, la culture de plantes génétiquement modifiées à Saint-Aignan-de- Crasmesnil (500 habitants). Comme plus d'un millier de maires en France. L'élu s'explique : "Si les choses tournent mal, on pourra se retourner contre moi. Je ne veux pas laisser faire quelque chose qui ressemble à l'amiante, au nucléaire, à la vache folle."
Pascal Vauquelin et Emmanuel Frimout, deux jeunes céréaliers, lui ont demandé de protéger leurs champs. "Si les OGM sont autorisés, il sera très difficile de ne pas en faire. Les semences et les champs seront contaminés", estime Pascal.
TENIR TÊTE AU PRÉFET
A la frontière du pays d'Auge, Jean-Yves Lorin, maire de Touffréville (300 habitants), a pris la même décision. Comme son collègue, il a tenu tête au préfet, qui leur ordonnait d'annuler ces arrêtés. M. Lorin garde en mémoire une affaire de décharge publique qui a longtemps empoisonné la vie du village. "L'administration n'a jamais fait respecter la réglementation. Que les pouvoirs publics ne me demandent pas de leur faire confiance. Nous avons constaté leur défaillance dans d'autres affaires", lance le maire.
Les rapports des scientifiques ou les assurances des ministres sur l'absence de danger des OGM ne convainquent pas. Dans le Calvados, quelque 70 maires ont pris une initiative comparable (arrêté ou délibération).
C'est la Confédération paysanne qui a lancé cette campagne auprès des élus locaux, même si certains maires l'avaient devancée : 33 000 courriers ont été envoyés aux maires ruraux ; 1 300 ont fait connaître leur opposition à la culture d'OGM, selon le collectif anti-OGM de syndicats agricoles et d'associations de défense de l'environnement qui coordonne la campagne.
"Aucun critère géographique ou socio-économique n'est déterminant", constate Mireille Ferri, d'Agir pour l'environnement, la coordinatrice de cette campagne. Derrière le Calvados, viennent la Charente, la Drôme, les Pyrénées-Atlantiques, la Manche, la Sarthe... Toutes les tendances politiques sont représentées, même si le rôle moteur du syndicat de José Bové a pu décourager certains élus.
Les motivations varient également. On retrouve, selon les cas, le militantisme anti-OGM, la volonté de préserver l'agriculture biologique ou conventionnelle, celle de faire respecter le pouvoir de police du maire ou de dégager sa responsabilité pour le futur.
Beaucoup d'édiles ont été choqués d'apprendre que certains élus avaient découvert la présence d'essais sur les OGM dans leur commune plusieurs mois après leur début. Le maire de Retonfey (Moselle), Christian Petit, l'a découverte dans la presse. "La loi doit être modifiée afin que le maire puisse donner son avis, et éventuellement s'y opposer. Dans dix ans, on me dira peut-être que je me suis affolé pour rien, ou que je n'en ai pas fait assez. Mais je refuse d'être mis devant le fait accompli", témoigne cet élu.
Le maire de Blagnac (Haute-Garonne), Robert Keller, a vécu le même épisode : "Le plus agaçant, c'est que nous sommes tenus d'en informer le public, alors que nous-mêmes ne sommes pas informés. Cette méthode jette la suspicion sur des essais que je considère pourtant comme nécessaires."
Aujourd'hui, beaucoup des arrêtés et délibérations ont été retirés par les maires ou condamnés par les tribunaux administratifs : les maires ne peuvent prendre des décisions contraires à un texte qui leur est juridiquement supérieur. Or les essais d'OGM sont autorisés par le ministère de l'agriculture. La réaction des préfets a varié selon les départements et même selon les sous-préfectures. La préfecture du Calvados assure n'avoir reçu "aucune directive" du ministère, seulement un "conseil juridique". Souvent, les arrêtés ont été remplacés par des vux, qui n'ont pas de portée juridique.
Les élus ne désarment pas. Dans le Calvados, Jean-Yves Lorin et Robert Delente prendront de nouveaux arrêtés dans quelques semaines. Dans la Sarthe, le collectif Stop OGM 72 est le pionnier de cet "aïkido juridique", explique Joël Bellenfant, juriste de l'association."Les nouveaux arrêtés seront partiels mais très motivés, ils couvriront un rayon de 4 kilomètres, où la pollution par pollinisation des OGM est avérée", poursuit-il.
Les maires des communes rurales seront à nouveau sollicités par le collectif anti-OGM dans les semaines à venir. Les opposants aux cultures transgéniques tentent en effet de mobiliser au moment où une réglementation sur l'étiquetage et la traçabilité des OGM a été adoptée par les Quinze. Ces règlements, qui doivent encore être votés par le Parlement européen, rendent possible, selon la Commission européenne, la levée du moratoire sur les cultures d'OGM.
Reste qu'aujourd'hui la présence d'OGM en France est toujours embryonnaire. Quatre nouvelles demandes d'essais seulement ont été déposées cette année.
Gaëlle Dupont
Une réglementation jugée insuffisante
Les règlements adoptés par les Quinze fin 2002 stipulent que tous les aliments contenant plus de 0,9 % d'OGM devront être étiquetés, y compris dans l'alimentation animale et les produits dérivés comme les huiles. Les écologistes mettent en garde : "La Commission veut adopter des directives autorisant un seuil de contamination des semences par les OGM, ce qui ouvre la porte à la contamination de toute l'agriculture européenne et rend inopérantes les réglementations sur l'étiquetage et la traçabilité", explique Eric Gall, de Greenpeace. La question de la responsabilité n'est pas non plus tranchée, en cas de présence accidentelle d'une plante génétiquement modifiée dans une parcelle. Ni en cas de risques liés au développement de ces cultures.
Les syndicats contre la levée du moratoire
La Confédération paysanne et la Coordination rurale s'opposent avec virulence à la culture des OGM, qui, selon elles, comporte des risques pour la santé et l'environnement ; ces deux organisations estiment que la coexistence entre une filière OGM et une sans OGM est rendue impossible par la dissémination des pollens. La position de la FNSEA est plus nuancée.
Favorable à la recherche (même en plein air), ce syndicat a réclamé une garantie sur la traçabilité et l'étiquetage des OGM qui permettrait la coexistence des deux filières. Si la FNSEA se prépare à une levée du moratoire, elle continue, cependant, à s'opposer à la culture des OGM en France, même après l'adoption des règlements européens. "Il n'y a pas assez de garanties. Personne n'a prouvé que les OGM représentaient un danger pour l'homme ou pour les animaux, mais personne n'a démontré non plus leurs avantages", explique Pascal Ferey, président de sa commission environnement. Cette prudence n'est pas partagée par l'Association générale des producteurs de maïs, affiliée à la FNSEA, qui espère la levée du moratoire.
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 24.01.03
LE MONDE | 23.01.03 | 14h57
L'INRA veut planter en plein champ une vigne transgénique en Alsace
Douze membres se sont déclarés favorables à la reprise des essais en champ, sous certaines conditions notamment que l'INRA ne néglige pas d'autres voies de recherche.
Confronté à la méfiance du public envers les plantes génétiquement modifiées, l'Institut national de recherche agronomique (INRA) a fait appel à ses sociologues pour tenter de répondre à une question délicate : devait-il reprendre les essais en plein champ de pieds de vigne OGM susceptibles de résister à un virus, le court noué ? Si sa directrice générale, Marion Guillou, a finalement répondu par l'affirmative, lundi 20 janvier, c'est à l'issue d'un processus de consultation et de décision assez inhabituel en France.
Le débat était mal engagé. Durant les années 1990, l'INRA, en collaboration avec le groupe industriel LVMH, avait travaillé à la mise au point d'OGM résistant au court noué : transmis par un ver du sol, il toucherait près de la moitié des surfaces bénéficiant de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) et ne peut être actuellement combattu que par l'arrachage des ceps, l'épandage de pesticides très polluants et la mise au repos des terres infestées. Ces recherches ont permis de produire deux porte-greffes résistants, dotés de gènes provenant de virus.
Mais, en 1999, LVMH, conscient de la mauvaise image des OGM, se retirait du programme. Les deux porte-greffes sont, depuis lors, conservés en serre au centre INRA de Colmar (Haut-Rhin). La question de l'opportunité d'essais en champ a été posée à un groupe de travail de quatorze membres, constitué de chercheurs (4), de professionnels de la vigne (6) et de citoyens (4), sélectionnés par les sociologues de l'INRA, qui se sont inspirés d'une méthode d'"évaluation technologique interactive" conçue aux Pays-Bas. A l'issue de sept journées de débats, conduits entre avril et septembre 2002, ce groupe a émis un avis nuancé.
AUTRES VOIES DE RECHERCHE
Douze membres se sont déclarés favorables à la reprise des essais en champ, sous certaines conditions notamment que l'INRA ne néglige pas d'autres voies de recherche, qu'il communique les résultats en toute transparence et qu'il prévoie une nouvelle consultation si des développements commerciaux des porte-greffes transgéniques étaient envisagés. Deux membres du groupe ont répondu négativement, estimant qu'un tel essai en champ était susceptible de "brouiller l'image du vin" et qu'il serait "un signe pour une généralisation de l'utilisation des OGM à toutes les plantes".
La direction de l'INRA a réuni le groupe le 20 janvier pour l'informer des suites données à son avis : elle va reprendre pour cinq ans à Colmar un essai en plein champ sous réserve d'une autorisation des ministères concernés et après avis de la commission du génie biomoléculaire. Le protocole d'essai sera discuté par un comité local de suivi et l'INRA créera parallèlement, avec les professionnels de la vigne, un "comité mixte de recherche viticole" qui devra éclairer la politique de l'INRA, les relations entre professionnels et chercheurs étant qualifiées d'"optimisables".
De plus, Marion Guillou a insisté sur le fait que l'"INRA ne décidera pas, dans le contexte sensible de la vigne et des OGM, de développer une innovation OGM, même limitée aux aspects phytosanitaires, avant d'être clairement mandaté pour cela par la profession".
Pour Guy Riba, directeur scientifique de l'INRA, il s'agit là d'une rupture majeure avec les pratiques de l'institut, qui, rappelle-t-il, "avait par exemple été promoteur des hybrides de maïs".
Les membres du groupe semblent satisfaits que leur rapport ait été pris en compte par l'institut. "Nous n'étions pas un groupe alibi", estime Christine Moigneteau, "profane" grenobloise emballée par cette "expérience humaine et intellectuelle forte". Même Pascal Frissant, vigneron dans le Minervois et responsable "vigne" à la Confédération paysanne, a eu le sentiment d'assister "à de vraies ouvertures", même s'il s'est finalement opposé à l'essai en champ.
"Le risque est fort que la génétique prenne le monopole de l'attention et que l'on néglige les recherches sur l'alimentation de la plante, le terroir, le fonctionnement de la racine, énumère-t-il. Mais, si l'INRA tient ses garanties, on doit pouvoir éviter l'arrachage." Encore faut-il que les porte-greffes aient été plantés. Normalement, ils pourraient l'être à l'automne.
Hervé Morin
Le site Internet de l'association ATTAC et le site de l'Association Greenpeace vous fourniront une foule d'informations sur le sujet des OGM . de cette luttehttp://www.local.attac.org/attac30
Greenpeace lance des « détectives OGM » dans les magasins
La nouvelle réglementation européenne sur létiquetage des aliments contenant des OGM est entrée en vigueur
le 18 avril 2004. Elle concerne lalimentation humaine et animale. Lassociation écologiste Greenpeace propose aux consommateurs de mener lenquête dans les magasins afin de repérer les produits alimentaires contenant des
OGM et faire en sorte quils disparaissent des rayons. Un site Internet vient dêtre spécialement créé pour ces
« détectives OGM ». On y trouve un « guide des produits avec ou sans OGM » ainsi que le « manuel du
détective OGM ». Le site présente également un « magasin des horreurs transgéniques » qui recense les
produits repérés. Si létiquetage ne concerne pas les produits issus danimaux nourris avec des OGM,
Greenpeace livre néanmoins une liste (verte, orange et rouge) de viandes produites avec ou sans OGM « sur la
base des positions officiellement exprimées par les producteurs et/ou les distributeurs ». http://www.detectivesogm.org/