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13/08/2006
isi_vinci-aout06.htm
AFFAIRE VINCI : L'INSUPPORTABLE
Source de cet article "Journal n°31 juillet 2006 "Journal gratuit d'attac Gard Nîmes" par RG
Au travers du cas du PDG de Vinci, c'est toute l'injustice du système libéral en matière de rémunération qui est mis en lumière. Des solutions existent : en voici quelques-unes.
Monsieur Zacharias, P.D.G. de l'entreprise VINCI, a perçu au titre de l'exercice 2005, un salaire de quatre millions trois cent mille €, soit deux cent soixante quatre fois le S.M.I.C. calculé sur cent soixante neuf heures de travail hebdomadaires.
Il s'est vu accorder une retraite chapeau qui lui assure jusqu'à la fin de ses jours deux millions d'euros annuels, soit cent vingt trois fois le S.M.I.C, et qui en coûte trente à son entreprise.
Dans la même année, il a touché une prime de treize millions d'euros pour l'abandon de ses fonctions exécutives au sein de VINCI.
Il détient actuellement un paquet de " stock options " qui lui rapporteront, s'il exerce ses droits aujourd'hui, plus de deux cents millions d'euros de plus value. ( Voir le Canard Enchaîné du 07/06/2006).
Dans l'hypothèse ou Mr. Zacharias aurait encore devant lui vingt ans d'une vie qu'on lui souhaite longue, il disposerait annuellement des ressources ci-après , sans travailler ni faire " travailler " son argent,( lisez le personnel d'une ou plusieurs entreprises):
"deux millions d'euros de retraite ;
" six cent cinquante mille euros de la prime (1/20éme) de treize millons)
"dix millions d'euros au titre des plus values issues de l'exercice de ses stock options
soit un total annuel de douze millions six cent cinquante mille euros, sept cent soixante fois le S.M.I.C Et ceci au moment-même où, selon une étude menée par le C.S.A. entre le 6 et le 15 Avril 2006, 9% des salariés et 16% des retraités bénéficient de l'aide alimentaire.
De ceci, la majorité des administrateurs de VINCI n'a cure : les avantages accordés à Mr. Zacharias ont été votés majoritairement en conseil d'administration.
Ce qu'il faut voir dans cette affaire n'est pas le cas personnel d'un rapace parmi tant d'autres scandaleusement engraissé alors que nombre de travailleurs peinent pour survivre. C'est la racine du mal , ( qu'on l'appelle capitalisme, libéralisme néo-libéralisme ou mondialisation neo-libérale) qu'il faut arracher. Parce que ce système amène l'insolente opulence d'un petit nombre, la misère ou la précarité chez beaucoup et l'angoisse de connaître l'une ou l'autre chez le reste.
Il faudra fixer pour l'entreprise un éventail des salaires de un à cinq ; sur la base d'un S.M.I C à mille cinq cet euros, le plafond sera de sept mille cinq cent.. Mr Zacharias et ses pareils tiendront ce maximum pour une misère : il faudra les laisser pleurer, compte tenu que le salaire médian est en France de deux mille quatre cent trois euros mensuels, un tiers seulement du maximum prévu.
On supprimera les retraites chapeau qui, prélevées sur les gains de l'entreprise, sont préjudiciables à l'investissement, au niveau des salaires et à la compétitivité des entreprises : en effet, de tels cadeaux ont un coût répercuté dans les prix de vente.
On abolira les stock options. Contrairement à ce qu'affirment leurs bénéficiaires libéraux, elles ne constituent pas une incitation à la performance de l'entreprise parce quelles restent le privilège du PDG et des cadres supérieurs. Fussent- ils des gestionnaires ou des administrateurs d'excellence, ils ne seraient que des plantes vertes dans le bureau directorial ou la salle du conseil d'administration sans l'effort et le travail de tous les salariés, dont l'écrasante majorité est exclue des stock options. Par ailleurs l'argument libéral du risque censé justifier les avantages financiers des chefs et de leurs sous-chefs n'est qu'une supercherie en la matière .Car à l'expiration du délai à l'intérieur duquel le détenteur de stock options doit exercer son droit de vente puis d'achat, de deux choses l'une :
"ou l'action attachée à la stock option a perdu de la valeur ; auquel cas le détenteur abandonne son droit sans qu'il lui en coûte un centime ;
"ou bien l'action s'est valorisée, auquel cas le détenteur l'achète au prix convenu dans le contrat de stock option pour la revendre au nouveau prix. On ne gagne pas à tous les coups mais on ne peut pas perdre ; qu'en pense le baron Sellières, défenseur des riscophiles et pourfendeur des riscophobes ?.
De telles règles à établir ne sont que des éléments d'une politique plus large qu'il faut mener pou aller vers un autre monde possible. D'où la nécessité impérative d'un contrôle des représentants de travailleurs au conseil d'administration des entreprises , d'un contrôle public de la circulation des capitaux et d'une autorisation publique pour toute délocalisation ou investissement international le tout assorti de l'aide publique comme moyen de réorienter la stratégie des entreprises grâce à la création d'un pôle de financement public.
Ces mesures sont naturellement à proposer aux autres pays membres de l'Union Européenne et à porter dans les instances internationales qui régissent le commerce international : Organisation Mondiale du Commerce, Fonds monétaire international Accord Général sur le Commerce des Services. OMC, FMI, AGCS..
Elles doivent faire partie de tout programme politique qui ne se contenterait pas d'accomoder son programme social aux exigences des détenteurs actuels du pouvoir économique.
R.G.