Retour Accueil Nous Contacter Participer Décroissance et si c'était ma résolution pour 2008
10/01/2008Décroissance et si c'était ma résolution pour 2008 par Alain Lloria
Et si le président français avec son slogan, " travailler plus pour gagner plus " se trompait, en tout cas, se trompait d'époque. Ailleurs certains pays (Suède, Royaume Unis, ) ont déjà pris un autre chemin, en réduisant le temps de travail, en tournant le dos à l'hyper consommation, en choisissant le partage, l'entraide, en protégeant l'environnement. On les appelle les adeptes de la simplicité volontaire. Et si je m'appliquais cette résolution pour 2008, du moins en prendre conscience ou le chemin " travailler moins pour vivre mieux ".
N'est-il pas temps de reconnaître que nous avons touché la Terre promise et que nous devrions chercher à y rester ? Pourquoi voudrions-nous la quitter pour explorer un désert souillé par une frénésie de consommation suivie d'un effondrement écologique ? Pour les gouvernements du monde riche, la politique raisonnable à mener n'est-elle pas désormais de maintenir des taux de croissance au plus proche de zéro, voire entamer un changement pour une décroissance salvatrice ?
Dans les pays riches, " la croissance est un sédatif politique qui étouffe toute contestation, la croissance est un substitut à l'égalité des revenus. Tant qu'il y a de la croissance il y a de l'espoir, et cela rend tolérable les grands écarts de revenus " explique dans le Courrier international du 02/01/2008 un ancien gouverneur de la réserve fédérale des Etats-Unis.
Alors qu'est ce qui pourrait, à part une récession accidentelle, empêcher la croissance économique de nous expulser du pays de Canaan pour nous expédier dans le désert ?
Nous préférerions entrevoir une solution magique, pourtant comme à l'échelle individuelle un tel espoir de guérison est vain parce que les complexes sont si puissants qu'ils nous interdissent de sortir de leur sphère d'influence.
Dans un tel état, seul un événement dramatique serait bénéfique en ce qui marquerait la rupture de notre système d'équilibre compensateur - or ce système nous mène à notre perte ; mieux vaut qu'il montre ces limites avant de nous entraîner trop loin nous démontre Guy Corneau psychanalyste jungien, dans son livre livre " le meilleur de soi " édition Robert Laffont 2007. " Toute rupture du système nous rappelle que le besoin demeure d'une satiété plus complète. Qui ne peut se trouver sans qu'il y ait une prise de conscience et remise en question. Il s'agit de se rendre compte que malgré des satisfactions intenses, les plaisirs que nous nous procurons ne durent pas. A la limite, par l'excitation qu'ils nous apportent, ils nous maintiennent dans une absence d'insatisfaction mais ne nous contentent pas. "
Sous cet aspect psychologique, on pourrait en déduire que le mode de consommation dans lequel nous vivons nous pousse à consommer jusqu'à la dépendance car le client le plus profitable est le client accro. Pour lui, il existe bel est bien un rapport entre la consommation de biens et l'angoisse d'un monde divisé qui ravive les angoisses existentielles. Par exemple en temps de crise personnelle, les gens achètent plus.
Le changement de structures sociales, politiques et économiques serait-elle la seule voie ou bien un leurre pour renverser la situation vers moins de croissance, plus de liberté, moins d'angoisses et de frustrations, d'obsession de performance. Dans " l'esprit et la pensée " le philosophe Krishnamurti qualifié de maître spirituel d'exception par ces contemporains évoque une seconde voie plus inattendue qui passe par une mutation intérieure qui, elle, procéderait de l'esprit - et non de la pensée - "celle où le changement ne se fonde plus sur une action volontariste et collective, mais mise sur une mutation radicale, individuelle et intime "
Qui a dit que le troisième millénaire serait spirituel ou ne serait pas ? Il est peut-être temps de se poser enfin les vraies questions : gagner plus, gagner moins ou vivre mieux ?
Alain Lloria de Caveirac ouvre le débat
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Complément d'info :
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